Cordillera de los Frailes, Sucre

11/07/07

Nous venons de revenir d'une très belle "ballade" de 3 jours dans la Cordillère de los Frailes, une des petites soeurs de la Cordillère des Andes qui nous a suivi du coin de l'oeil tout au long du chemin. Motivées par les conseils de Yanet, de l'hostal Charcas, nous avons fait appel à un jeune étudiant de l'école de tourisme de Sucre, Pablo Jesus, pour nous guider dans les montagnes. Il était accompagné par Wilson, qui est en 1ère année dans la même école de tourisme et qui apprend en accompagnant les élèves plus anciens, mais qui sait déjà beaucoup. tous les deux agés de 22 ans, ils ont joué les guides de montagne pour nous qui avons 21 ans. C'était drôle d'être là-bas tous les 4, si jeunes, au milieu d'un paysage si imposant, si incroyable, si invraissemblable... On était encore plus petits !






Les deux loulous sont super débrouillards et très aventuriers, ils n'ont peur de rien ! Ils nous ont fait traverser des rivières glaciales à pied (quand le froid devient douleur...), escalader des "chemins" improbables, cracher nos clopes... heureusemement, ils avaient aussi des petits réconforts magiques, comme "l'eau de cannelle" avec de l'alcool à 70% dilué dans l'eau chaude avec du sucre et de la cannelle ! ça réchauffe !

Le premier jour nous sommes partis de Sucre pour aller à Chataquila en camion. De là nous avons mis à peu près 3h pour rejoindre Chaunaca où nous avons dormi entre 4 murs nus, sur un tapis et un fin matelas de paille.


Le lendemin nous avons marché au moins 6h (avec des bonnes montées à flanc de montagne) pour rejoindre le village de Maragua, au centre du "cratère" de Maragua, immense cuve naturelle à 3700 d'altitude. La légende raconte qu'une météorite l'aurait formée. Nous avons dormi à Irupampa, juste à côté (à 3km...) toujours dans la cuve, dans une sorte de dortoire au milieu de nulle-part. La nuit, éclairés à la bougie (pas d'électricité) chacun dans un lit, entre les deux portes battantes qui me fermaient qu'à moitié et mues par le vent, nous avons écouté les histoires de Wilson, qui a pris un malin plaisir à nous raconter des histoires d'HORREUR !!!! des légendes, des histoires de fantômes (toutes des femmes) en robe blanche ou noire, dans un taxi ou un camion, près d'un cimetière ou d'un village comme celui dans lequel nous étions... c'était horrible, on arrivait plus à fermer l'oeil !!
Les légendes sont beaucoup plus présentes qu'en France. Dans tout le pays on nous a répété les mêmes histoires, et personne ne nous a dit ce qu'on aurait pu entendre en France :
"Oh, mais ce n'est que des légendes, des histoires de grands-mères !"
Moralité : on était vachement rassurées, du coup on a dormi ensemble toutes les deux !!

Après une bonne nuit de cauchemars, nous voilà repartis pour Quila-Quila, à 3h de marche. Nous y étions à l'heure pour prendre le seul camion pour Sucre de la journée, attendu pour midi... le seul problème c'est que le camion en question était bondé de chez bondé, plein à craquer, et on a pas pu y monter....

Heureusement nous n'étions pas les seuls à être restés sur la touche : il y avait un autre groupe de "promeneurs" franco-suisses et leur guide Freddy : ancien adepte de la paroisse de Quila Quila reconverti dans le tourisme... étrange personnage aux idées bien particulières, un vrai bolivien comme on n'en fait plus, un de ceux d'avant la conquête ! Chaque parole qu'il proférait se voulait ne prophétie ou une parole sainte. Mine de rien, il explique les croyances de ses ancêtres, qui pratiquaient le sacrifice humain, en soutenant que les guerres dans le monde, qui font des milliers de morts, nourrissent la Pachamama en sang, élément vital pour que se lève le soleil selon les croyances andines(des Andes)... à méditer...

Donc grâce à Freddy et à la camionnette de son agence de tourisme, nous avons pu retourner à Sucre, après quelques heures d'attente à refaire le monde sur la place déserte de ce village indien aux allures de western...
Pendant ces 3 jours nous avons été contentes d'avoir nos jeunes guides pour pouvoir comprendre ce que disaient les locaux, qui ne parlaient souvent que Quechua. Et puis ils connaissaient des gens, ils connaissent la montagne, et leur compagnie nous a permis de nous sentir un peu moins étrangères au milieu de l'inconnu. Les gens qui vivent dans ces villages isolés sont durs à atteindre, ils sont très méfiants envers les touristes.... peut être leur est-il arrivé une mauvaise experience, ou peut-être ne veulent-ils pas qu'on les envahissent... il faudrait leur demander... la prochaine fois.

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